Création
2023
Dans mon travail, le corps constitue toujours le point de départ de la pièce chorégraphique à créer. Chaque création se fait donc avec et en fonction des individus qui en font partie. Par conséquent, le sujet premier de la création DANCEFLOOR est l’équipe des 25 artistes chorégraphiques du Ballet de Lorraine, un groupe traversant une même recherche tout en étant constitué de personnes uniques. Créer une pièce qui exploite les possibilités du nombre, tout en rendant tangible la singularité de chaque interprète : voilà le premier sujet de DANCEFLOOR.
DANCEFLOOR relie par ailleurs les nombreuses formes de danse qui traversent les corps des danseur.euse.s aujourd’hui, ici les corps du Ballet de Lorraine. Ces formes vont du vocabulaire du ballet classique à celui des diverses techniques de danse contemporaine, en passant par les danses qui pourraient exister sur un dancefloor. L’enjeu est de faire vivre ensemble ces formes et styles de danses variées, afin d’investir pleinement ce vaste espace-temps qu’est la scène.
Enfin, faire ressentir la vie qui bouillonne à travers le foisonnement d’énergies, d’espaces et de formes.
CONCEPT, CHORÉGRAPHIE : MICHELE MURRAY
CRÉATION, INTERPRÉTATION : BALLET DE LORRAINE
CRÉATION SONORE : Gerome NOX
SCÉNOGRAPHIE : Koo JEONG A
COSTUMES : Laurence ALQUIER avec l’Atelier costumes du CCN Nancy – Ballet de Lorraine
COLLABORATION ARTISTIQUE : Alexandre BACHELARD, Maya BROSCH, Marie LECA
PARTENAIRES
PRODUCTION : CCN NANCY – BALLET DE LORRAINE
© Laurent Philippe
PRESSE DANCEFLOOR
Ouvert aux publics / Par Laurent Bourbousson – 6 juillet 2024
[VU] Montpellier Danse : ATK et Michèle Murray, deux grandes chorégraphes
Montpellier Danse : ATK et Michèle Murray, deux grandes chorégraphes
Il Cimento dell’Armonia e dell’Inventione, la nouvelle création de la chorégraphe belge Anne Teresa de Keersmaeker, et Dancefloor de Michèle Murray pour le CCN – Ballet de Lorraine, ont fait briller la Danse lors d’une soirée au Festival Montpellier Danse.
Michèle Murray offre au Ballet de Lorraine un Dancefloor époustouflant.
Il est des chorégraphes discrets qui poursuivent une carrière que le public ne croise que peu. Michèle Murray fait partie de ce cercle. À contre cœur, pouvons-nous écrire. En effet, les occasions sont très rares de croiser son travail. Mais cela est sans compter sur le Festival Montpellier Danse et le CCN ICI, en région sud, qui lui réservent toujours une exposition. Et c’est tant mieux !
Ce soir-là, soir de première, le public de l’Agora a pu assister à la version augmentée de DANCEFLOOR, pièce créée initialement en 2023 pour le CCN-Ballet de Lorraine, qui faisait alors partie d’un programme et n’avait pour durée qu’une trentaine de minutes.
Pour cette création, Michèle Murray devient la cheffe d’orchestre des 24 interprètes toustes plus talentueux les un·e·s que les autres. La jeunesse du Ballet explose sur le plateau de l’Agora dans une partition chorégraphique de mouvements à l’infini et une composition électroacoustique de Gerome Nox.
Le spectacle est partout. Il embrasse aussi bien le plateau que les côtés cour et jardin sans oublier les marches qui mènent à la galerie de la cour. Ce n’est pas une seule danse que convoque la chorégraphe, mais un ensemble de courants et de genres qui anime les corps des 24 interprètes traduisant ainsi l’excellence du Ballet de Lorraine. Chacun·e danseur·euse incarne avec rigueur et véracité son engagement au plateau. Iels sont brillant·e·s de talent et illuminent la cour de l’Agora.
DANCEFLOOR raconte les espoirs, les amours, les peines et les envies féroces de vivre de la génération qui arrive. Les interprètes ravivent les attentes et désirs que nous avions jeunes et que nous avons peut-être perdu durant notre existence. Ils sont l’optimisme que l’on se doit de garder pour se frayer un chemin dans la jungle qu’est devenu notre monde.
Midi Libre / Par Jéremy Bernède – 3 juillet 2024
https://www.midilibre.fr/2024/07/03/montpellier-danse-le-ballet-de-lorraine-enflamme-le-dancefloor-pour-la-choregraphe-michele-murray-12057700.php
Montpellier Danse : le Ballet de Lorraine enflamme le dancefloor pour la chorégraphe Michèle Murray Une récréation de Michèle Murray pour les vingt-quatre danseurs du Centre chorégraphique national-Ballet de Lorraine.
Pour la 44e édition du festival Montpellier Danse, Michèle Murray a créé une version étendue et augmentée de Dancefloor pour les 24 danseurs du Centre chorégraphique national-Ballet de Lorraine. Une composition électrisante qui embrasse les possibles gestuels, techniques et sensibles d’une jeunesse virtuose. « Vous ne pouvez pas les faire un peu plus longs ? », demandait un petit garçon dans une vieille publicité pour des biscuits chocolatés allongés effectivement toujours trop courts pour notre gourmandise. On ne sait pas s’il a employé le même ton gamin (irrésistible) mais c’est à peu près la même requête que le directeur du festival Montpellier Danse, Jean-Paul Montanari, a formulée auprès de Michèle Murray après la découverte de Dancefloor, sa création 2023 pour le CCN-Ballet de Lorraine. Maintenant qu’on a vu, on sait… et on en redemande !
Mélanger les vocabulaires
À l’origine, Dancefloor est une commande du directeur du Centre chorégraphique national de Lorraine, Petter Jacobsson. Une pièce de trente minutes qui a offert à Michèle Murray, qui ne s’est pas fait prier, la rare occasion de travailler avec l’entièreté d’un ballet, ici 24 danseuses et danseurs. Si leurs bases de ces jeunes artistes sont fondamentalement classiques, leur vocabulaire intègre également la gestique contemporaine et il n’est pas étranger à l’argot corporel du clubbing. S’ils apparaissent tous sur le plateau nu du théâtre de l’Agora, en jeans et en t-shirt, il n’y a là rien d’un uniforme, ni rien d’uniforme. Chacun porte sa manière à lui de pantalon et son style personnel de t-shirt. Et chacun se présente au monde avec sa propre façon de posture académique, sinon de pose iconique. La musique n’a alors (et n’aura jamais) rien d’évocateur du dancefloor : signée Gerome Nox, la partition électroacoustique est dépourvue de toute pulsation rythmique mais crisse, mais dissone, mais bourdonne, mais tourbillonne en bourrasques bruitistes plus ou moins anxiogènes.
De la danse de groupe et de l’individu
Quand tous les danseurs ont rejoint le carré de blancheur de la piste de danse, Michèle Murray peut entamer sa manière corporelle de composition à la fois musicale et musicale. Elle joue du contraste entre les mouvements d’ensemble de danse classique qui forment la ligne mélodique principale, quoique toute de légèreté, et des gestes plus explosifs, plus telluriques, qui surgissent aléatoirement, librement, entre contrepoint ou dissonance. Aux changements de la lumière dominante, le tableau se transforme. Ici 24 danseurs font pause commune, pose toujours, et leur fraîcheur suffit à notre admiration. Là, quelques-uns se lancent des déboulés ultra rapides. Bientôt les traversées s’enchaînent, qui en sauts, qui en arabesques, qui en tours… sans que jamais un rythme n’impose une rigueur qui anonymiserait les élans : ils appartiennent bien à chacun de ceux qu’ils animent. Et toujours soudainement des bouffées de mouvements à 120 BpM. Travaillant sans relâche les boucles de gestes lents, la répétition de motifs brefs, comme différentes manières d’allitérations physiques, et les ruptures de tons et de temps, Michèle Murray parvient dire la beauté de la danse de groupe, du vibrer-ensemble, sans jamais perdre celle, à la fois supérieure et intérieure, de chacune et chacun dans sa singularité dansant, virevoltante, statufiante ou simplement vivante. Un tableau languide de portés dégenrés et bouleversés tient de l’acmé pour ce spectacle qui s’y refuse, et repart. À nouveau, les ensembles se succèdent, aérés de l’intérieur par des inspirations soudaines et des décalages tranquilles. La musique est encore ailleurs qui gronde, s’industrialise, indifférente, inquiétante. Des pas de deux entrent en mutation, entrent en émotion, des baisers s’échangent, des portés se haussent, des slows s’osent… S’enlacer sans s’en lasser. « Vous ne pouvez pas les faire un peu plus longs ? » Dancefloor a un goût de revenez-y, oui, il faudrait y retourner.
LE BALLET DE LORRAINE EN TOUTE ALTÉRITÉ/ 3 AVRIL 2023 / PAR OLIVIER FREGAVILLE GRATIAN D’AMORE – L’ŒIL D’OLIVIER
À l’Opéra national de Nancy, un samedi soir n’est pas coutume, le Ballet de Lorraine fait vibrer la scène encore un peu plus intensément que d’habitude. Porté par les écritures de Michèle Murray et Adam Linder, le corps de ballet se met à nu et offre sa diversité en toute lumière.
Sous les sunlights
La salle est plongée dans le noir. Sur scène, une ombre portant un blouson lumineux, vert fluo tourne, virevolte, se familiarise avec le plateau, en appréhende chaque recoin. Dans quelques minutes, la boîte de nuit va ouvrir, le dancefloor être foulé par des dizaines de clubbers. Tee-shirt pailleté, jean à la mode retroussé aux chevilles, le premier danseur se jette dans la fosse aux lions. Gestes précis, jambes tendues, il impressionne. À peine vingt ans, Gabin Schoendorf, issu de la cellule d’insertion professionnelle du CCN — Ballet de Lorraine, habite le plateau, l’irradie par sa maîtrise impeccable, sa présence incroyablement mature. Autour, les autres l’observent, le jaugent, attendent le flow favorable. L’un après l’autre, les 24 artistes chorégraphiques du Ballet de Lorraine vont entrer en piste et se laisser emporter par les vagues sonores, tantôt ronronnantes, tantôt tempétueuses, imaginées par Gerome Nox.
Puisant son inspiration dans l’énergie du dancefloor, Michèle Murray esquisse la vie des clubbers, de ces oiseaux de nuit, qui seul ou à plusieurs jouent chaque soir leur existence aux rythmes des beats, des changements de lumières. Écriture au cordeau, grammaire ciselée, la chorégraphe franco-américaine, basée à Montpellier, signe une œuvre exigeante, une pièce de groupe lumineuse, où chaque élément à sa place et donne à l’ensemble sa puissance, sa beauté viscérale. Nourrie à l’œuvre de Merce Cunningham, auprès duquel elle s’est formée, elle instille à sa prose une légèreté et une pureté des lignes faite de pliés, de déroulés, de jetés particulièrement épurés. Au plateau, les couples se font et se défont. Tous les mouvements, les gestes sont d’une parfaite fluidité. À l’unisson, galvanisé par le travail astringent et fin de Michèle Murray, le corps de ballet irradie la scène et prouve une nouvelle fois son excellence.
BALLET DE LORRAINE — MICHÈLE MURRAY ET ADAM LINDER / 7 AVRIL 2023 / PAR CLAUDINE COLOZZI / DANSE AVEC LA PLUME
Pour le programme 2 de sa saison 2022-2023, le CCN-Ballet de Lorraine a convié deux chorégraphes, la Franco-Américaine Michèle Murray et l’Australien Adam Linder pour deux créations célébrant « la notion même de danse en groupe ». Si sur le papier, DANCEFLOOR créée par la chorégraphe installée à Montpellier et Acid Gems du chorégraphe vivant à Berlin, pouvaient apparaître très différentes, elles se rejoignent par moments, avec une porosité étonnante. Pour les deux chorégraphes, le plateau se révèle un intrigant et complexe terrain d’expression dans lequel se jettent avec énergie et voracité les interprètes de la compagnie. Associées, les deux pièces composent ainsi une soirée qui met en valeur deux écritures intelligentes qui valorisent le groupe sans gommer les individualités.DANCENFLOOR de Michèle Murray — Ballet de Lorraine
La salle vient juste d’être plongée dans le noir. Pas encore totalement habitué.e.s à l’obscurité, l’on est cueilli.e.s par une silhouette en large veste fluo qui tournoie comme une toupie. Comme une sentinelle envoyée en reconnaissance. Le dancefloor, celui-là même qui donne son titre et sa double lecture à la pièce, apparaît. Il se peuple au fur et à mesure des vingt-quatre interprètes sobrement vêtus. Seules quelques paillettes discrètes éclairant les t-shirts évoquent l’ambiance festive. Pour cette commande du Ballet de Lorraine, Michèle Murray a souhaité mobiliser la totalité de la compagnie et les associer, comme elle a coutume de travailler, au processus de création, entre exigence technique, rigueur et liberté.
Dans une scénographie constituée de lumières brusquement changeantes, les 24 danseuses et danseurs habitent ce dancefloor, lui insufflent leur énergie, le réchauffent. Ils déroulent l’« alphabet de mouvements » cher à la chorégraphe, dans la veine de Merce Cunningham. Cette composition mixe des figures du vocabulaire académique (sauts, déboulés, arabesques, dégagés…) et des mouvements de clubbing minimalistes. À la fois contrainte et espace de liberté, ce dancefloor est investi de différentes façons par chacun des interprètes qui s’approprient cette partition ciselée. Danse, musique, lumières, tout s’imbrique avec beaucoup de cohérence.
La musique électroacoustique de Gerome Nox fait planer sur ce dancefloor une atmosphère fluctuante, plongeant les danseuses et danseurs comme en apesanteur. Elle participe grandement à la tonalité de cette pièce qui sied parfaitement à chaque interprète. L’alchimie a visiblement eu lieu entre la compagnie et la chorégraphe. Il y a fort à parier que l’on reverra DANCEFLOOR en tournée.
SCÈNE WEB. FR / 5 AVRIL 2023 / PAR BELINDA MATHIEU
Pour Le Ballet de Lorraine, Michèle Murray avec DANCENFLOOR et Adam Linder, avec Acid Gems, dévoilent deux ballets aux airs clubbing qui se répondent, grâce à des textures, écritures et ambiances sonores singulières.
Pour sa deuxième programmation de l’année, le Ballet de Lorraine prouve à nouveau sa capacité d’adaptation bluffante en se glissant dans l’écriture de Michèle Murray et d’Adam Linder.
Grâce à des textures, des ambiances sonores et des écritures singulières, DANCEFLOOR et Acid Gems nous entraînent dans deux boîtes de nuit aux univers marquants, où les codes du clubbing s’infiltrent dans la composition chorégraphique. Un aperçu du futur du ballet ?
Chez Michèle Murray, le dancefloor ne ressemble ni à celui de Marco Da Silva Ferreira, aux costumes fluos, ni à celui de (LA)HORDE, où l’énergie est projetée jusqu’à l’épuisement. La chorégraphe franco-américaine, de formation classique et Cunningham, privilégie plutôt une scénographie grise, des costumes quasi normcore (jean bleu ou gris et t-shirt) et une écriture du mouvement subtile. Les danseuses et danseurs sont répartis sur le plateau, presque équidistants, et chacun semble exécuter sa propre partition. Un effet qui découle du mode composition instantanée de Michèle Murray ? Certains bougent peu, d’autres déploient des gestes étirés dans l’espace, où se niche une corporéité classique. Des gestes académiques, dégagés, arabesques surgissent parfois. Ils se mélangent à des pas de danse festifs, englobés par l’ambiance sonore sourde planante de Gerome Nox et les flashs lumineux colorés qui hypnotisent. L’ensemble pourrait être une vision d’after, entre chaos et grâce.
…
Ces deux ballets-clubbing esquissent un futur du genre du ballet. Les paysages sonores y sont électro, la scénographie est faite de lumières intenses et colorés et la chorégraphie tisse avec habileté une myriade de styles.
L’amuse-danse ! / Par Geneviève Charras – 20 août 2024
https://genevieve-charras.blogspot.com/2024/08/montpellier-danse-2024-traces-et-signes.html
Un festival de danse laisse des empreintes, des traces, lance des signes et fait ricochet dans « le lac » qu’il ne faudra jamais assécher à l’encontre de ce que disait Jean Cocteau.
Danceclub
Michèle Murray surprend avec « Dancefloor » au Théâtre de l’Agora. En « compagnie » des danseurs du CCN Ballet de Lorraine (direction Petter Jacobsson), au crépuscule du soir, alors que les danseurs peu à peu investissent les différents niveaux du théâtre de plein air. Ils apparaissent du haut des coursives, les lumières naturelles changeantes encore à cette heure miraculeuse. Le plateau blanc est nu: sobriété exige. Comme des électrons libres, ils dansent, isolés, gestes libres, solitaires. Pauses classiques, tous virtuoses et enthousiastes. Des duos complices très pasoliniens les unissent: beauté et singularité, sauvagerie intime et complicité. Les ambiances lumineuses éclairent et magnifient le tout. Comme des salves lancées dans l’espace, ils dévorent l’espace où ils sont à l’unisson d’une chorégraphie singulière. Entre chorus et isolement, entre langage classique et inventivité contemporaine. L’amuse-danse! / By Geneviève Charras – August 20, 2024